Sur la musique du tango Impression d’Astor PIAZOLLA.
Le fichier audio est disponible ci-dessous.
A1
Je me sens tout chose, je n’ai pas dormi,
je traine comme un fauve sur le tapis,
Dans ce café qui balance entre chaleur et ennui,
je vois cent bouteilles roses qui se penchent,
me chantant la complainte de la nuit,
je n’ai pas sommeil, il est minuit.
A2
Je ne suis qu’un moineau égaré qui a peur de la pluie,
qui cherche une branche pour s’accrocher et se faire un tout petit nid,
je n’y vois que du feu, je suis plus au cri,
le ciel s’est déchiré en grand depuis,
je dérive comme un pneu flottant sur le pacifique.
B1
La glace d’en face danse et sourit,
me fait de l’œil pour le whisky,
des éléphants aux longues pattes fines
font procession, de femmes dévêtues, alanguies,
rêvant perchées sur leurs dos.
A 3
Un trait posé et la couleur s’empare du tableau,
un tour de main et la magie opère au bout du pinceau
d’où perle la lumière,
la toile se tend et vibre comme un arc poussé à bout, l’instant fuyant dévore tout.
B2
C’est dans le flou d’une photo pâle,
ressurgie de l’oubli,
que s’est figé le soleil sale d’un jour hagard aux murs de suie,
mais dans le creux d’une musique posée sans bruit,
le ciel soudain s’est élargi.
B3
Le vent depuis pousse des caravanes fendant les nuits,
et des aurores soulèvent sous leurs pas des perles de pluie,
qui serpentent jusqu’au bord du cœur secret des oasis.
A4
Un piano traine sa mélodie sur le comptoir verni
de ce bar en peine qui cherche en vain le sommeil jusqu’au fond de l’oubli.
Un tango sème dans ma mémoire l’éclair d’un rêve
Qui me suit, qui me poursuit et qui me fuit.
Jysseheffe