Sur la musique de Libertango d’Astor Piazzola, version Otros Aires.
Le fichier audio est disponible ci-dessous.
A1
Au simple effleurement / du souffle saccadé / de ton bandonéon / qui nous court sous la peau
Ta musique tango / nous traverse les os / et soulève nos corps / dispersés sans un mot,
Comme l’enlacement / d’une vague se tord / au flux de la marée / et s’enfle de tout bord,
S’enroche et se défait / puis s’enroule et se meurt / pour renaître plus loin / ravivée par ses heurts,
B1
Je suis tango, tango / et le temps passe sans un mot / je suis……. / et la vie file dans mon dos,
je suis ……. / j’ai froid, j’ai peur comme un oiseau / Je suis……. / tombé du nid un peu trop tôt,
Je suis ……. / perdu parmi les animaux / je suis …………/ comme un roseau mal dans sa peau
Je suis ……../ comme un navire qui prends l’eau……./ je suis tango, tango/ je suis tango.
C1
Vous qui allez si bien / moi, moi je rêve en vain / de savoir ce qui vous fait si beau,
Et de croire au matin nouveau / si, au-delà des mots / je peux changer de peau.
D1
Mais tango que veux-tu dans le déhanchement /où glisse ton pas lent/ jusqu’au fond de la nuit
Tango, que cherches-tu dans le débordement du soupir qui te suit.
B2
Tu parles, tu murmures, tu disputes et tu râles, ample ta voix s’élève, comme un drapeau qui claque/ouvert
sur le palier d’un entre-jour opaque, tu charmes, tu séduis, tu saisis et tu lâches
Tu caresses, tu mords comme un trou dans la glace qui relève nos fronts,
qui emporte nos pas et dévore nos reins d’une fièvre qui lasse.
C1
Mais tango où vas-tu / encore traîner / la nostalgie usée / du noir de tes souliers ;
Et tango que sais-tu / qui résiste à nos mains / et s’épuise sans fin / pour manquer à nos vies ;
B3
Tu chantes, tu musardes / tu pavanes et tu fuis / ton violon se distend / jusqu’à la déchirure,
Quand la danseuse plie, épousant sa figure et que ses talons hauts, au bout de sa cambrure
S’abandonnent au tempo et me percent le cœur, comme un soleil soudain, glissé sur le pavé
Se saisit de son grain encore luisant de pluie et bondit de plaisir, courant de flaques en flaques
Pour que s’allume enfin au fond de ses yeux d’ange, la lueur indicible de ce sourire étrange
Dont j’éprouve l’exil comme une récompense et que la danse rit de me rendre tango.
En complément de ma réponse sur le sondage de la manière d’être tango, j’ai rédigé le texte ci-joint sur le fameux morceau d’Astor Piazzolla libertango en ne conservant de la chanson de Guy Marchant que la formule « je suis tango » qui colle parfaitement au caractère lancinant et obsessionnel de la phrase musicale et qui donne à ce morceau, en le relançant de façon insistante, une force et une tension singulière proche du mouvement rythmique du célèbre Boléro de Maurice Ravel, dans le caractère inexorable, presque implacable de son déroulement .
Je considère que Piazzolla est un compositeur qui a hissé la tango à un niveau qui atteint la profondeur de la musique de Gustav Malher.
Jysse Heffe