Sur la musique d’Invierno Porteno d’Astor PIAZZOLLA, dans la version pour guitare de Sergio ASSAD et Ramon ALMEIDA.
Le fichier audio est disponible ci-dessous.
Je m’étale pour rien dans ce froid silencieux,
qui règne sur la salle endormie qui baigne
dans l’oubli qui m’ étreint. (…..)
Mes lames engourdies se tapissent d’ennui et se serrent sans vie ;
Leurs écailles vernies qui me couvrent le dos
s’abîment du repos qui me gagne et les fait se languir. (….)
Pourtant, depuis, nul élan, nul écho, nulle gamme ;
Je cherche en vain le bruit qui berçait les replis
du tréfonds de mon âme, (….)
me faisaient de la fête, en jouant du tambour au plafond de ma tête,
comme les milles rebonds d’une pluie de claquettes (….)
Les mains qui m’ont jadis donné vie patiemment,
en tendant l’écheveau de ma lisse surface,
m’ont fait pour le bonheur de résonner sans fin de valses et de tangos,
et non point de dormir, solennel et glacé, sous les lambris dorés,
tel un lointain cousin de Versailles ;(….)
A quoi bon offrir mes heures et mes secondes à ces jeux de plaisirs
s’ils désertent en ces lieux mes fidèles compagnes
attachées pour toujours au destin du damier
qu’elles composent ensemble,
pour serpenter sans cesse sous les pas de ces plumes
qui dansent sur mon dos, étirant leurs talons
en prenant leur envol, quand la musique allume
ses guirlandes de notes qui les font s’éblouir.
Jysse Heffe