Romans
Nous vous proposons ci-après une sélection de romans qui intègrent à des degrés divers les différents aspects du tango (chant, musique, danse, etc.). Bien entendu cette liste n’est pas limitative, elle pourra s’enrichir, au fil du temps, avec vos propositions.
Ici, les auteurs sont de toutes les nationalités ! Pour une approche (presque) systématique de la littérature du Rio de la Plata et des écrits sur le tango, on pourra se reporter utilement à la « Bibliographie tango, Argentine & Uruguay » établie par Solange BAZELY :
Découvrez cETTE Bibliographie complète mise à jour en décembre 2020 ICI >>
Le plus souvent, les descriptions des ouvrages sont issues des notices des éditeurs.
La milonga est annulée (2022) – Françoise Cyna – Librairie Eyrolles
Sarah a la danse dans le sang. Chaque année, elle se rend à Buenos Aires, la Mecque des danseurs de tango. Là-bas, elle s’affranchit des règles de son quotidien parisien et retrouve le charme suranné des milongas, les bals dédiés à cette danse centenaire.Pendant neuf nuits endiablées, Sarah virevolte dans un univers aux passions strictement organisées. Sous les yeux exigeants de l’assemblée, la danseuse part en quête d’un plaisir qui sublimerait ses blessures. Entre jeux de séduction et douleurs enfouies, à quel prix trouvera-t-elle le tanguero idéal ? Avec La milonga est annulée, Françoise Cyna nous livre une réflexion passionnée sur la pratique du tango, le temps qui passe et le désir de vie d’une femme libre.
La vie dure trois minutes (2018) – Agnès Laroche – Rageot Editeur
Trois minutes, le temps d’un tango, le temps d’un adieu. L’air de musique donne le mouvement à une formidable histoire qui donne une belle leçon de vie. Il y est question d’une amitié prodigieuse, d’un amour naissant et de la découverte d’une passion, le tango.
A travers le cahier intime d’Automne, la jeune fille se livre pour mieux se reconstruire, assemblant petit à petit les pièces d’un puzzle menant à une tragédie…et l’écriture poignante embarque dans la vie de l’héroïne « après » qui traverse amour, trahison, passion et renaissance.
La maîtresse de Carlos GARDEL (2019) – Mayra Santos-Febres – Éditions Zulma
La vie est une milonga … et le tango bat la mesure (2017) – Maurice Chabannon – Éditions L’Harmattan
Clémence est française, et, dans le cocon d’une enfance heureuse, elle choisit de travailler le violon, tout en cultivant une vocation de professeur de lettres. Feliciano est argentin, issu d’une famille rurale modeste. Depuis son plus jeune âge, il rêve de devenir bandonéoniste. Sur la toile de fond des événements familiaux, politiques et historiques qui donnent de l’épaisseur à deux destins parallèles, nos héros suivent le fil chaotique de la vie, cherchent l’équilibre, et traquent la vérité musicale en s’imprégnant du tango argentin.
LES DIEUX DU TANGO (2017) – Carolina de Robertis – Éditions Le Cherche-Midi
Février 1913. Leda a dix-sept ans. Elle quitte son petit village italien pour rejoindre en Argentine son cousin Dante, qu’elle vient d’épouser. Dans ses maigres bagages, le précieux violon de son père. Mais à son arrivée, Dante est mort. Buenos Aires n’est pas un lieu pour une jeune femme seule, de surcroît veuve et sans ressources : elle doit rentrer en Italie. Pourtant, quelque chose la retient… Leda brûle d’envie de découvrir ce nouveau monde et la musique qui fait bouillonner les quartiers chauds de la ville, le tango, l’envoûte. Passionnée par ce violon interdit aux femmes, Leda décide de prendre son destin en main. Un soir, vêtue du costume de son mari, elle part, invisible, à travers la ville. Elle s’immerge dans le monde de la nuit, le monde du tango. Elle s’engage tout entière dans un voyage qui la mènera au bout de sa condition de femme, de son art, de la passion sous toutes ses formes, de son histoire meurtrie. Un voyage au bout d’elle-même.
Carolina De Robertis signe avec ce roman un texte d’une grande sensualité, une ode à la liberté, à la passion, à la vie. Plus qu’un roman, ce texte est aussi un témoignage captivant sur la Buenos Aires du début du XXe siècle, et un document rare sur la naissance du tango.
Libertango (2016) – Frédérique Deghelt – Editions Actes Sud
Luis est né en 1935. D’origine espagnole, il vit à Paris avec ses parents et ses soeurs. Luis est handicapé. Dans cette famille ulcérée par la présence d’un enfant abîmé, Luis n’est porté par aucune confiance tutélaire. L’oreille collée au transistor, il s’échappe, grandit en écoutant, en découvrant l’enlacement des arpèges, la beauté des concertos, cantates et symphonies, et chaque partition lui devient peu à peu territoire de savoir.
À vingt et un ans, seul sur les bords de Seine, Luis est soudain bouleversé par le son d’un bandonéon. Sa vie s’ouvre à l’avenir.
Libertango est le roman le plus envoûtant de Frédérique Deghelt. Un livre d’allégresse qui génère et convoque l’émotion du beau, cette émotion que la musique retrouve en chacun de nous, même au pire de la guerre. Une émotion qui porte Luis et le sauve.
La reine du tango (2016) – Akli Tadjer –Editions Jean-Claude Lattes
«Suzanne a grandi seule avec sa mère, La Reine du tango, une danseuse magnifique qui a connu tous les succès, toutes les gloires. Disparue trop jeune, elle a laissé à sa fille sa passion de la danse, des souvenirs éblouissants et une peur immense de l’abandon. De cette enfance, Suzanne n’a gardé que le tango qu’elle enseigne sans oser le danser, et un vieil ami de sa mère, qui s’éteint à l’hôpital.
Pour vivre pleinement et enfin danser comme la Reine du tango, Suzanne doit retrouver les clés de cette enfance, comprendre qui était sa mère, apaiser ses peurs et surtout rencontrer un homme capable d’être son partenaire dans la vie et sur scène.
Lorsqu’elle croise Yan, un petit voleur, elle est prête à tout. La Reine du Tango est un conte moderne, d’humour et de mélancolie où l’on découvre que le tango est plus qu’une passion, une addiction.. »
Au Café du Rendez-vous (2015) – Ingrid Winerbach–Editions Phoebus
« À Voorspoed, petite ville d’Afrique du Sud, Karolina Ferreira, entomologiste, recense et observe les espèces rares de papillons du veld. Ses soirées, elle les passe au Café du Rendez-vous où elle danse le tango pendant des heures, joue au billard, boit du whisky et examine avec une acuité toute scientifique les êtres mystérieux qui traversent ce décor : un fermier jaloux, un lieutenant de police obsédé sexuel, un acteur amant de l’épouse d’un notable, enfin Jess Jankowitz, avec lequel l’amour se construit en douceur et le temps s’oublie avec ferveur. Tout droit venu d’Afrique du Sud, ce joyau littéraire d’une densité rare rend charnel, palpable l’indicible, bouleversant tout ce qui anime le cœur des hommes. »
Le pas du lynx (2015) – Joana de Fréville- Editions Les Allusifs
« Afin d’honorer un étrange contrat, un peintre et une jeune photographe, tous deux exilés, se retrouvent chaque soir pour danser en silence. Ils ont en commun un objectif : ne rien dire de soi, ne rien savoir de l’autre, jusqu’au moment où un événement compromet cet accord. À travers ce premier roman, Joana de Fréville chorégraphie la part secrète de deux solitaires que leur rencontre désarçonne. Oscillant entre tragique et légèreté, elle rend un hommage insolite au tango argentin et à la soif irrépressible de vivre. »
Dictionnaire passionné du tango (2015) – Jean-Louis Mingalon, Gwen-Haël Denigot et Emmanuelle Honorin – Editions du Seuil
« Le tango réside entre un pas et un autre, là où s’entendent les silences et où chantent les muses », disait le danseur Gavito, comme si c’était dans cette pause, cet interstice, que s’exprimaient les émotions qui donnent naissance au pas suivant. Dans cet entre-deux, naît et vit le tango que nous aimons. Ni guide, ni encyclopédie exhaustive, ce dictionnaire se veut une déambulation subjective dans un univers en perpétuelle mutation. Car si le tango est bien un monde en soi, une musique, une danse, une poésie, il définit aussi une certaine conception de l’existence. Une promenade en liberté qui, si elle parcourt les sentes balisées de l’histoire et des références communes de Buenos Aires à Paris et au-delà, emprunte aussi des chemins de traverse au gré de nos investigations et de notre fantaisie.
Cet ouvrage est l’heureux lauréat du coup de cœur de l’Académie Charles Cros.
« La dernière cuite, la ultima curda » – Maurice Chabannon – Ed. L’Harmattan (2014)
Que va-t-il advenir d’Antonio après cette cuite au Malbec ? Ce roman suit le destin parallèle de deux jeunes couples à Buenos Aires, dans une Argentine secouée par des régimes politiques et économiques tourmentés. L’amour et le tango aident à y surmonter les difficultés, mais la révolte et le désespoir couvent sur fond de manifestations sociales.
Pourtant, « tous les Argentins ne dansent pas et entre la belle salle de la Milonguita , bal un peu huppé, et les bars populaires comme le , il y a un monde ». Abigaïe, Manuel, Gabriela et Antonio se battent pour assurer un avenir incertain. La rencontre avec des personnages pittoresques suscite de l’espoir et les soirées dans les milongas apportent les étincelles de musique et de danse. Que deviendront pour autant nos jeunes Porteños ?
Nb : La ultima curda, est un tango d’Anibal TROILO et de Catulo CASTILLO
« Comme un goût de tango sous les talons » – Céline GUARNERI – Ed. Baudelaire (2013)
Un premier roman d’une danseuse de tango chez nos amis de l’association Tango de Soie à Lyon – Pour des informations sur le travail de Céline Guarneri : http://www.celineguarneri.fr/
Comme un goût de tango sous les talons s’ouvre sur un mystère. Dès les premières pages, l’ombre du secret nous enveloppe et se love, lancinante, au creux de notre esprit. Ainsi entourés de ce halo sibyllin, nous n’avons d’autre choix que de suivre les pas tracés par l’auteur…
Céline Guarneri nous entraîne dans un monde où tout n’est que volupté. Tantôt lent, tantôt rapide, le rythme de la langue nous enivre : la cadencia du tango, obsédante, prend possession des mots et contrôle notre âme. Car l’auteur maîtrise l’art de l’écriture : le parallèle avec la danse est habilement fait, le sujet maîtrisé et le style absolu. Les mots sonnent juste, comme un goût de tango sous les talons…
« Le tango de la vieille garde » – Arturo Perez-Reverte – Seuil (2013)
En 1928, Max, gigolo, chasseur de femmes fortunées, fait route vers Buenos Aires à bord du Cap Polonio où il travaille comme danseur mondain, quand il aperçoit une pièce de choix : Mecha Inzunza, épouse richissime d’un célèbre compositeur, qui danse merveilleusement le tango.La passion de Max est immédiate et à Buenos Aires, où il guide le couple dans les cabarets des faubourgs, il noue avec elle une liaison qui tourne mal. Le hasard les réunira deux fois : en 1937 à Nice, où ont été volées des lettres compromettantes sur le financement du coup d’État de Franco, et en 1966, dans un grand hôtel de Sorrente, où le fils de Mecha dispute un tournoi d’échecs sous l’œil vigilant du KGB chargé de veiller sur les carnets secrets de Sokolov, le champion soviétique.
Le tango, l’espionnage, le jeu relient les trois moments de ce roman d’amour et d’aventures, semé d’intrigues et de trahisons. Après avoir traversé un siècle flamboyant et tragique, Max et Mecha, tour à tour proie et chasseur, tireront lentement leur révérence dans la lumière crépusculaire d’une époque qui s’éteint.
« Les poupées sauvage » – Claire Deville – Delirium Éditions (2013)
«Il est minuit, la journée commence. Le tango c’est comme une maladie: on y tombe à cause d’une faille, et on ne peut bien s’en prendre qu’à soi-même. Une nouvelle lubie, ont dit mes amis – s’ils avaient su…»
Le tango est peut-être la faille de Claire Deville mais ce n’est certainement pas une simple lubie. C’est une passion, dévorante, exclusive, intense. Un art et une discipline à l’image de la danse que la jeune femme pratique depuis toujours, de Canton à Bruxelles en passant par Buenos Aires, où elle a posé ses robes de bal et ses rêves. (Premier roman)
« Trois minutes avec la réalité » – Wolfram Fleischhauer – Actes Sud (2012/2013)
Quel secret se cache derrière le tango effrayant d’intensité que le célèbre Damián danse avec Nieves dans un théâtre de Berlin ? Qui est cet Argentin beau et inquiétant dont s’éprend Giulietta – une danseuse classique à mille lieues de cette violence qui la terrifie et la subjugue – au point que lorsque Damián regagne Buenos Aires, elle décide de le suivre et de le retrouver coûte que coûte ? Elle ignore tout de ce pays, mais elle sait que le milieu du tango est petit et que chacun doit l’y connaître.
Cette quête nous vaut une plongée passionnante dans un Buenos Aires ancestral qu’ont bouleversé l’histoire récente de l’Argentine et la dictature militaire. Mais la découverte la plus cruelle sera pour Giulietta le rôle joué par son père et, au-delà de lui, l’implication de l’Allemagne dans la politique américaine en Amérique du Sud.
Ce romannoir, qui est aussi une histoire d’amour fou, ravira le lecteur de thrillers comme l’amateur de tango.
« La vie rêvée d’Ernesto G. » – Jean-Michel GUENASSIA – Ed. Albin Michel (2012)
De 1910 à 2010 et de Prague à Alger en passant par Paris. La traversée du siècle de Joseph Kaplan, médecin juif pragois. En Bohème l’adolescent découvre Carlos Gardel et devient un dieu du tango. Après des études de médecine à Paris, son parcours se poursuit à Alger et dans le djebel. Voici la vie d’un héros malgré lui, pris dans les tourmentes de l’Histoire. Une vie d’amours et de grandes amitiés, une vie d’espoirs et de rencontres.
Un roman traitant de la délicate nostalgie des hommes ballottés par l’Histoire, les hommes qui tombent et qui font de cette chute même et de leur désenchantement une œuvre d’art. Ici le tango n’est pas au centre du roman, mais ses airs en ponctuent de nombreuses périodes.
« Avec un tango à fleur de lèvres – Con un tango a flor de labios » – Maurice Chabannon (2011)
Édité à compte d’auteur par Maurice Chabannon. 764, chemin de la Peyrière. 84380 Mazan
15 nouvelles ayant toutes pour cadre une facette du monde du tango argentin.
Dans ce recueil de nouvelles, il est beaucoup question de tango argentin, danse fascinante certes, mais quand on y regarde bien, révélatrice des hommes et des femmes qui la vivent avec passion. Les bals (« milongas ») de Buenos Aires et d’ailleurs sont un décor hors du commun où les faits minuscules prennent une signification parfois simple, sociale et culturelle et d’autres fois tragique, comique, humoristique ou érotique. La vie et son quotidien, la toile de fond de la capitale argentine et d’autres contrées ne sont pas loin mais le tango transcende les choses.
C’est ce que Maurice Chabannon veut nous faire partager en passant du rôle de danseur à celui d’observateur puis de narrateur. Il veut intéresser les lecteurs bien au-delà du cercle des tangueros, comme le tango l’a fait pour le public. » (Signalé par le site Bibletango.com)
« Ego Tango » – Caroline de Mulder – Ed. Champ Vallon (2010)
«Au tango, les femmes ont les pieds nus, été comme hiver, toujours au bord de prendre un mauvais coup, et meurtris de bleu et de cru, mal guéris du coup précédent. Nous marchons dans un champ de mines. Nous aimons ce qui ne dure pas. Les bons moments qui finissent mal. Les lanières, la terre et le cuir dense des pieds d’homme qui s’incrustent à vif dans nos pieds.» C.D.B.
Voyage nocturne dans le monde clos et moite du tango parisien, dans lequel les afficionados se jettent à corps perdu et vivent la danse comme une addiction, Ego tango est aussi un chassé croisé amoureux entre quatre personnages dont les rapports sont ceux qui s’expriment, en métaphore, dans le tango lui-même.
Le roman devient roman policier quand Lou, une danseuse exceptionnelle, et son amant disparaissent si brutalement que l’on soupçonne un meurtre. La narratrice, qui tentait de se réapproprier dans la danse son propre corps, enquête…
« Tango » – Elsa Osorio – Ed. Seuil (2008)
Ana, une Française d´origine argentine, rencontre Luís, un argentin venu en France chercher des financements pour réaliser un film. Réunis pour un projet de documentaire sur le tango, ils se découvrent une histoire commune. Leurs aïeuls se sont déjà croisés sur fond de tango, justement, dans le Buenos Aires du début du XXe siècle, quand l´Argentine était une terre promise qui attirait des immigrants venus de partout.
En filigrane, de ce roman, une fresque historique des débuts du tango.
« Le chanteur de tango » – Tony Eloy Martinez – Ed. Gallimard (2007)
On dit qu’il ne chante plus que dans quelques cabarets malfamés du port. Bruno Cadogan regarde perplexe la carte de Buenos Aires et essaie de déceler la logique qui commande les dernières apparitions de Julio Martel. Car ce légendaire chanteur de tango à la voix obscure et envoûtante, l’homme qui n’a jamais voulu enregistrer de disques, est bien plus qu’un mythe urbain.
Le jeune Américain est prêt à tout pour le rencontrer et pour l’entendre chanter. Mais sa quête va le conduire là où il ne l’attend pas : au cœur de l’insurrection populaire de 2001 qui fait chuter les présidents les uns après les autres. Bruno Cadogan se trouve emporté par le tourbillon de l’histoire dans un Buenos Aires où la voix de Julio Martel est devenue l’un des symboles de l’espoir.
« Tango pour une rose » – Laura Pariani – Ed. Flammarion (2007)
On dit « Dans le sillage du tango, le thème du grand amour qui allume le charbon de l’âme s’est imposé à mon texte : pas la terreur amoureuse d’une Ophélie, d’une Yseult ou d’une Anna Karénine qui vont les genoux tremblants à un rendez-vous, mais l’égarement d’un esprit éduqué dans le bon goût et la discipline en présence d’une femme fatale. »
Laura Pariani En imaginant les tout derniers instants de la vie d’Antoine de Saint-Exupéry, jette un éclairage romanesque sur la folle passion qui l’unit à sa femme, Consuelo rencontré à Buenos Aires, sur un fond esquissé de tango.
« Coco Dias ou la Porte Dorée » – Brina Svit – Ed. Gallimard (2007)
« C’est un roman vrai. Je ne suis pas Valérie Nolo, mais j’ai vraiment rencontré, il y a plus d’un an maintenant, Coco Dias, danseur de tango. Et il m’a fait exactement la même proposition que dans le roman : si tu écris sur moi, je t’apprends à danser. Bien qu’en train d’écrire autre chose, j’ai accepté ; je savais que plus jamais on ne me ferait une proposition pareille.
Voilà donc une histoire qui se déroule à Paris, à la Porte Dorée, et à Buenos Aires. Je pourrais dire aussi : voilà l’histoire d’un danseur de tango qui se confond avec l’histoire du tango. Ou bien : voilà l’histoire d’une femme qui comprend enfin ce que c’est que tenir un homme dans ses bras. » BS
« Le danseur de tango » – Thomas Rosenboom – Ed. Stock (2006)
Un emploi sans intérêt, un physique peu avantageux, une vie amoureuse inexistante – Han Bijman est un homme qui a l’échec dans les veines, une sorte fantôme qui traverse la vie sans y laisser la moindre empreinte.
Les cours de tango sont sa seule fantaisie. C’est lors de son premier salon de tango que Han fait la connaissance d’Esther, jeune femme frivole et versatile. Comme ces tangueros qui ne vivent et respirent que pour la danse, Han se laisse très vite captiver par cette belle libertine. Mais jusqu’où peut aller un homme ordinaire quand son seul objet de désir semble s’échapper ? Abandon et maîtrise, attirance et rejets, regards et suggestions…
« Milonga » – Tony Cartano – Ed. Albin Michel (2004)
Gabriel, Rafael et Estefania Ortega, les enfants d’une lignée tumultueuse et d’une Argentine en éternelle ébullition, ont vécu l’exil en Europe.
Malgré les différences et les heurts qui les séparent, tous trois mènent une même quête passionnée : atteindre à l’idéal artistique. La photo, la peinture et la danse sont des tentatives de panser une déchirure encore trop vive.
De retour trente ans plus tard à Buenos Aires, les deux frères, éternels rivaux, doivent affronter ensemble un passé familial tragique, dans un pays livré au chaos.
« Le plus beau tango du monde » – Manuel Puig – Ed. Gallimard Imaginaire (2001)
Inventeur d’une vision de la réalité, d’un ton et d’une manière inédits dans la littérature sud-américaine, Manuel Puig a inauguré, avec Le plus beau tango du monde, une véritable rhétorique du cliché, des lieux communs du langage et du comportement, pour mieux percer le subconscient collectif d’un pays – l’Argentine – et d’une époque – les années 1940.
Ici, la réalité, comme dans les romans-feuilletons, est voilée par les schémas stupides des chansonnettes et s’englue dans la « mélasse sentimentale » de certains tangos. Mais ces personnages, parce qu’ils sont des victimes de la vie, sont tous attendrissants. Sur une littérature de quatre sous, Puig bâtit un univers romanesque d’une grande profondeur.
« Soledad » – Stéphanie Janicot – Ed. LGF (2002)
Soledad est accusée d’avoir tué son amant. A la barre d’un tribunal de Buenos Aires vont se succéder tous les acteurs de sa vie.
Rien ne destinait Soledad, jeune fille bien née de la bourgeoisie mexicaine, à devenir célèbre en Argentine en chantant des tangos. Soledad chante, ou, plutôt, pleure le tango. La sobriété et la justesse de son interprétation font d’elle une star nationale. Mais, comme dans tout tango qui se respecte, Soledad sera rattrapée par son passé, ses fantômes.
« Tango birman » – Wendy Law-Yone – Ed. Rivages (2001)
Avoir appris à danser le tango, donne à une jeune fille pleine d’énergie, débrouillarde et espiègle surnommée « Tango », la possibilité de quitter son village au bord du fleuve Irawady en Birmanie pour la capitale, Rangoon. Elle y épousera un colonel ambitieux.
Enlevée par un mouvement de guérilla, elle deviendra son porte-parole, puis ce sera l’exil aux États-Unis. Elle revient à Rangoon vingt-cinq ans après. C’est là que commence le roman, avec le cri d’un lion prisonnier, et c’est là qu’il finit, dans les années 90. Entre les deux, le récit est puissant, émouvant comme son héroïne. Tango est une femme qui, avec élégance, maîtrise et violence, conquiert sa liberté. Son destin n’est que revirements, comme le tango.
« Le quintette de Buenos Aires. Une enquête de Pepe Carvalho » – Manuel Vazquez Montalban – Ed. Seuil. Collection Points Policier (2000)
Pepe Carvalho, le détective gourmet et philosophe de Barcelone, s’envole pour Buenos Aires : son cousin Raúl a disparu. Ses recherches l’entraînent dans les méandres de la métropole argentine où l’attendent quelques cadavres et une rencontre inquiétante avec un ancien tortionnaire qui n’a pas du tout envie qu’on exhume son passé…
Dans ce roman policier, la présence soutenue de l’oeuvre de l’écrivain Jorge Luis Borgès. Et le tango y est présent, plusieurs scènes se situent dans un cabaret de tango, avec notamment la description répétée du tour de chant de Adriana Varela.
« Mort d’un roi du tango » – Jérôme Charyn – Ed. Mercure de France (1999)
« Elle avait depuis longtemps l’habitude de tomber amoureuse de menteurs, de bandits et de braqueurs de banque… Mais jamais personne ne l’avait embrassée comme Don Ruben. Personne ne lui faisait autant frémir les jambes, ne savait engloutir son visage de cette façon… »
Yolanda est en prison – une petite attaque à main armée qui a mal tourné. La police lui propose un marché : la liberté si elle l’aide à retrouver la trace de Ruben, son cousin dont elle était amoureuse à sept ans, devenu un des chefs du cartel de Medellín. C’est dans les rumbeaderos, les écoles de tango, qu’elle va le chercher parce qu’elle sait à quel point cette musique-là lui colle à la peau depuis toujours. Mais Ruben est il vraiment une crapule? Il consacre son argent à aider les pauvres et Yolanda était folle amoureuse de lui dans son enfance.
« Femme couleur tango » – Alicia Dujovne-Ortiz – Ed. Grasset (1998)
Femme couleur tango incarne un des rêves de Julio Cortázar : la Mireya chantée dans les tangos argentins et la Mireille peinte par Toulouse-Lautrec ne font qu’une.
Mireille vient d’Albi, elle suivra un bel Argentin ténébreux qui lui promet la fortune. Là-bas, elle découvre ce que l’Argentine a créé de plus authentique : le tango. Elle en devient une danseuse légendaire et initie aux secrets de l’amour un petit Toulousain qui deviendra un chanteur célèbre : Carlos Gardel.
En 1935, l’année tragique où Gardel meurt dans un accident d’avion, Mireille rentre à Albi, sa ville natale, celle aussi du peintre qu’elle a un jour aimé. Au musée Toulouse-Lautrec, elle se retrouve elle-même avec sa robe verte, régnant dans son tableau vieux de cinquante ans.
« Livre de navires et bourrasques » – Daniel Moyano – Ed. Robert Laffont -1983
Condamné à l’exil par la dictature du Général Videla, Moyano imagine un voyage dans un navire où 700 exilés politiques entreprennent le retour vers une Europe qui avait vu, autrefois, partir ses grands-parents.
L’attachement à la langue du pays qu’ils viennent de quitter est très présent tout le long des quinze chapitres du roman. C’est pourquoi les références au tango et à la culture populaire y sont extrêmement nombreuses. (Source : Diego Petersen / Fabrice Hatem – La Salida – 2002)
« Les sept fous » – Roberto Arlt – Ed. Belfond -1929/2010
Employé à la Compagnie sucrière, Erdosain a pris l’habitude de puiser dans la caisse. Dénoncé, il est sommé de rembourser six cent pesos et sept centimes, et découvre le même jour que sa femme le quitte. Aux abois, il part trouver l’Astrologue, un être aussi mégalo que délirant, qui a pour projet de fonder une société secrète financée par les revenus d’une chaîne de maisons closes …
Ce roman plonge dans un Buenos Aires fantasmé, surréel, celui des bas-fonds étouffants, où virevolte le tango et la silhouette de Borges.
« Evaristo Carriego » – José Luis Borges – Ed. Seuil (1930/1999)
Situant son action dans une banlieue de Buenos Aires – Palermo – ce livre s’attache à la figure du poète Evaristo Carriego, auteur populaire, proche d’un vérisme sentimental, et quasi oublié aujourd’hui.
Borges retrouve par ce biais le quartier de son enfance au début du siècle : le monde du tango, les petits truands et les rixes à coups de couteaux, les maisons de passe et les filles tuberculeuses…
En la personne d’Evaristo Carriego, il reprend aussi à son compte les tenants d’une certaine poétique, tant et si bien que le portrait qu’il brosse, mêlant fiction et réalité historique, devient peu à peu celui d’une créature purement borgésienne : sous le masque d’Evaristo Carriego, se cache le génie du grand maître.
On pourrait également faire référence à un auteur comme le franco-argentain Julio Cortazar qui utilise les « mondes riverains du tango » dans son œuvre.
Bien d’autres auteurs argentins « cannibalisent » également des tangos en les intégrant dans leurs propres textes. Pour cette approche on se reportera aux articles de la revue « La Salida » et notamment à celui de Diego Petersen paru en 2002 cité par Fabrice Hatem.